Asyndète :
Figure de style où les mots ou groupes de mots sont énumérés sans être liés par des connecteurs logiques (et, mais, or, etc…)
Exemple :
Jules César (souverain romain, 100-44 av. J.-C.)
« Asyndète » : définition d’une figure de style de l’accumulation
Une asyndète est une figure de rhétorique consistant à énumérer volontairement des mots ou groupes de mots sans les lier entre eux par l’intermédiaire d’un connecteur logique.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’absence de connecteurs logiques (et, ou, mais, or) ne vient pas forcément nuire à la compréhension de la phrase, à sa structure ou à son dynamisme.
Exemple :
Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières, on s’écrasait aux ponts pour passer les rivières
(Victor Hugo, « Les Châtiments »)
Le mot asyndète est issu du latin « asyndeton » et du grec ancien Ἀσύνδετος ou « asundeton » (traduisant une absence de lien) : il est constitué du « a » privatif (sans), du terme « sun » (avec) et « dein » (lier), soit l’absence de liaison.
Cette figure de rhétorique peut être formée à l’aide d’une ellipse avec laquelle les termes sont réduits à leur strict minimum.
L’asyndète fait partie du groupe des parataxes, c’est-à-dire des figures de style construites sur le principe de la juxtaposition.
Exemple :
Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée.
(Jean de La Fontaine, « La laitière et le pot au lait »)
De fait, on dit souvent de l’asyndète que c’est une figure de style de l’accumulation : les termes se suivent les uns à la suite des autres, sans pour autant causer une perte de sens.
On parle alors d’asyndète énumérative, une forme d’accumulation très prisée par l’écrivain humaniste François Rabelais, par exemple. Les termes de l’asyndète sont généralement séparés par une virgule.
Exemples :
Veni, vedi, vici.
Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.
(Jules César)
Tel père, tel fils.
Bon gré, mal gré.
Bon pied, bon œil.
L’asyndète est très populaire dans le milieu du marketing et de la publicité où sa concision permet de créer des slogans percutants.
Bic fait, bien fait.
Du pain, du vin, du Boursin.
Métro, boulot, dodo.
Quels effets produit une « asyndète » ?
L’asyndète était très utilisée par les orateurs dans l’Antiquité, au théâtre ou par les poètes.
Par son absence volontaire de conjonction de coordination ou de subordination entre les groupes de mots, elle peut avoir différents effets sur le lecteur ou le spectateur :
1. Apporter un effet de dynamisme
Premier effet : l’impression de dynamisme au sein de la phrase et du texte.
Grâce à l’omission des connecteurs logiques, la phrase gagne en dynamisme, en fluidité et en rapidité. Cela vaut particulièrement pour les vers en prose.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
(Victor Hugo, « Demain dès l’aube »)
2. Mettre en valeur par le biais de la concision
Par son effet d’énumération et d’accumulation succincte, l’asyndète est la figure de style de la concision. Tous les autres termes sont supprimés afin de ne garder que l’essentiel.
En ce sens, elle peut aussi être utilisée pour apporter un ton emphatique, un contraste au sein des mots ou renforcer le sens de la phrase.
Le poison me consume ; ma force m’abandonne ; la plume me tombe des mains…
(Montesquieu, « Lettres persanes »)
Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.
(Albert Camus, « L’Étranger »)
3. Surprendre
Quoi de mieux qu’une asyndète pour créer un effet de surprise ?
Grâce à l’omission volontaire de tout autre terme, le lecteur se recentre sur les mots eux-mêmes qui prennent alors toute la place dans la locution. Ne reste que le plus important : le foisonnement des idées, l’objet du message ou de la déclaration.
L’asyndète se résume parfois à son plus simple appareil lorsque même la ponctuation est omise, pouvant créer une impression de désordre dans la phrase.
Exemple :
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
(Blaise Cendrars, « La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France »)
Quel est le contraire de l’asyndète ?
Le contraire de l’asyndète, c’est-à-dire son antonyme, est la polysyndète. Cette figure de rhétorique consiste à énumérer des termes, cette fois-ci par l’intermédiaire du seul connecteur ou conjonction.
Le connecteur et fait, par exemple, partie des connecteurs particulièrement employés lors de la formulation d’une polysyndète.
Exemple :
Et leurs visages étaient pâles
Et leurs sanglots s’étaient brisés
(Guillaume Apollinaire, « La Tête étoilée »)
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