Boostez immédiatement vos textes grâce à LanguageTool !

« Faire du ramdam » : d’où vient cette expression et que signifie ce mot ?

sponsorisé par LanguageTool

L’expression française « faire du ramdam » relève du langage familier. Savez-vous comment l’employer, ce qu’elle signifie et d’où elle tient son nom ? Notre article vous éclaire pour en savoir plus.

Titre ramdam sur fond vert
Que veut dire « faire du ramdam » ?

« Faire du ramdam », ça veut dire quoi ?

 Le terme ramdam, que l’on retrouve dans l’expression faire du ramdam, signifie « faire du bruit », « faire du vacarme ».

Quel ramdam, c’est impossible de s’entendre !
Les enfants ont fait du ramdam toute la nuit.
Ce fut un véritable ramdam médiatique.

Côté orthographe, le terme ramdam s’écrit sans lettre « -e » finale.

Le ramdame

Le ramdam

Le saviez-vous ?

Il existe une variante similaire dans la langue allemande : le « Remmidemmi » qui caractérise le « chaos » ou le « bruit ». Elle pourrait avoir la même origine que l’expression française faire du ramdam.


Origine de l’expression « faire du ramdam »

L’expression faire du ramdam est apparue au XIXᵉ siècle. Le terme ramdam, composant la locution, serait une altération du mot « ramadan » désignant la « période d’abstinence observée par les musulmans entre le lever et le coucher du soleil ». 

Dans la culture musulmane, et conformément au Coran, le ramadan se caractérise par le jeûne : le pratiquant ne doit alors ni boire ni manger. Le coucher du soleil est donc l’occasion de célébrer la rupture du jeûne en organisant un repas et de nombreuses festivités où la famille se rassemble. S’ensuivent alors de joyeuses discussions animées, ce qui aurait donné lieu, pour les non-musulmans, à l’expression francisée faire du ramdam, c’est-à-dire « être particulièrement bruyant la nuit ».

Aujourd’hui, le terme est utilisé de manière générale pour désigner un « désordre », quelque chose de particulièrement bruyant, indépendamment du jour ou de la nuit.

Je ne te raconte pas le ramdam que les déménageurs ont fait ce midi en sortant les meubles !
origine du mot ramdam
Saviez-vous que le mot « ramdam » vient du nom commun « ramadan » ?
Le saviez-vous ?

Abricot, nénuphar, alcool, pyjama ou encore café : un certain nombre de mots français, même s’ils se sont universalisés, sont en réalité issus de la langue arabe.

Pensez également à l’expression faire la nouba, issue de l’argot militaire, synonyme de faire la fête. En arabe, « nawba » signifie « à tour de rôle ». Le linguiste Alain Rey nous explique dans 150 drôles d’expressions que l’on utilise tous les jours sans vraiment les connaître que « les militaires utilisaient le mot pour désigner un service de garde, un corps de troupe faisant son service à tour de rôle. Or, il était d’usage de jouer périodiquement de la musique devant la maison d’un officier ou d’un dignitaire. » D’où l’idée de festivités, de bruit… et donc de nouba !

« Ramdam » : quelques explications pour mieux comprendre !


Origine du mot « ramadan »

Le mot ramadan, que l’on retrouve parfois orthographié sous la forme ramadhan, est apparu au XVᵉ siècle, dans l’ouvrage « Traité sur le passage en Terre sainte » (1420) d’Emmanuel Piloti. Il désigne, pour les musulmans, le « neuvième mois du calendrier lunaire ».

Le linguiste et lexicologue Alain Rey nous offre une explication plus détaillée de ce terme dans son ouvrage Encore des mots à découvrir – Chroniques au fil de l’actualité : de fait, « sa racine correspond à un verbe qui exprime la chaleur solaire, parce que, à l’époque de l’hégire, le mois coïncidait avec les fortes chaleurs de l’été […] Le ramadan a deux visages : celui d’une ascèse pendant le jour, mais aussi celui d’un certain défoulement nocturne, après les privations : c’est ce second aspect qui a donné, dans l’argot des troupes françaises d’Algérie, le mot ramdam, qui eut du succès après 1890, puis qui a vieilli ».

Un doute sur l’orthographe ?

Faites confiance au correcteur automatique LanguageTool !


13 synonymes de « ramdam »

1. Le « tohu-bohu »

Terme équivalent, le tohu-bohu est une variante de l’expression hébraïque « tohu wabohu ».

Dans l’ouvrage Les Mots aux origines étonnantes de Sylvie Brunet, on apprend ainsi que ce terme est repris sous forme d’allusion par François Rabelais dans Le Quart Livre, avec les îles de Tohu et Bohu. Enfin, Arthur Rimbaud s’en empare dans un de ses plus célèbres poèmes, « Le Bateau ivre » :

« Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants »
(Rimbaud, « Le Bateau ivre ») 
Remarque :

N’oubliez pas le trait d’union entre les termes tohu et bohu !

  • Tohu-bohu : correct
  • Tohu bohu : incorrect

 synonymes de tapage
« Ramdam », « tohu-bohu », « chahut », « raffut » : il existe de nombreux synonymes dans la langue française pour dire « faire du bruit ».

2. Le « vacarme »

Le terme vacarme, souvent employé en français, est issu du néerlandais.

Là encore, Sylvie Brunet nous apporte un éclairage intéressant sur l’étymologie du terme : « wach arme » (soit « pauvre de moi ! ») « d’abord associé à l’idée de dispute, d’altercation […] n’a gardé que l’idée d’agitation assourdissante devant laquelle on se sent finalement aussi démuni que sous l’assaut d’une bande de brigands ».

Les voisins font un tel vacarme que nous nous sommes plaints.
Les habitants, surpris par le vacarme, sont descendus dans la rue en pleine nuit.
Tout autre évènement glissait sur lui comme un vacarme inconsistant.
(Stefan Zweig, « Le bouquiniste Mendel »)

3. Le « tapage »

Le tapage désigne le « bruit causé par les discussions, les querelles, etc. ». Il peut également être utilisé pour caractériser le « buzz », le retentissement d’un événement, et donc le grand bruit qu’il occasionne.

Le terme vient du verbe taper auquel a été ajouté le suffixe « -age ».

Les riverains ont dénoncé le tapage nocturne et les dégradations qui ont suivi la fête.
Le préfet a engagé des mesures contre le tapage nocturne des restaurants.

4. Le « chaos »

Issu du grec « Kháos », le chaos désigne un « état de confusion, de désordre ». Le terme, nous explique Alain Rey dans Encore des mots à découvrir – Chroniques au fil de l’actualité, « est grec et mystérieux, mythologique, cosmologique, car le chaos grec est le vide primitif, l’espace informe avant la création d’un univers organisé et arrangé, un kosmos, ce qui signifie avant tout “organisation”. Passé au latin, chaos fut utilisé pour traduire, dans la Bible, l’hébreu tóhu, vavóhou, que nous connaissons sous la forme tohu-bohu. »

Des scènes de chaos se déroulaient sous nos yeux.
La grève a engendré une semaine de chaos avec de nombreux bouchons sur les routes.

5. Le « désordre »

Issu du substantif masculin ordre et complété par le préfixe privatif « dés- », le mot désordre désigne le « manque d’ordre ». Par extension, il peut qualifier les « troubles particulièrement bruyants » dans un quartier, dans une ville.

L’anarchie causait un désordre permanent. Partout régnait le chaos, les émeutes enflammaient la ville.
Il régnait un certain désordre dans sa chambre, mais il ne semblait pas s’en préoccuper.
Mème avec David Guetta en train de faire du vacarme
Faire du vacarme, c’est faire du « raffut », du « chahut ». Un vrai « tohu-bohu » !

6. Le « brouhaha »

On suppose que le substantif masculin brouhaha serait une altération phonétique de « barukh habba », « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » en hébraïque. Dans la littérature, on retrouve la mention du terme brouhaha pour la première fois dans la Farce des deux savetiers sous la forme de locution interjective :

Audin : Je prie à Dieu que le grant dyable Te puisse emporter.
Le curé, habillé en diable : Brou, brou, brou, ha, ha, Brou, ha, ha.
Audin : Jésus, Notre-Dame ! Le Grant dyable emporte ma femme.
(Auteur inconnu, « Farce du savetier »)

Aujourd’hui, c’est un mot qui est utilisé pour caractériser les « bruits confus et discordants » pouvant émaner d’une foule, d’un cortège ou d’une assemblée, par exemple, en guise d’approbation ou de désaccord.

On entendait le brouhaha des supporters dans le stade jusque dans les rues adjacentes.
Il était quasiment impossible de s’entendre dans le brouhaha de la rue piétonne.
« Nous recevions ses informations, sa publicité, nous répondions à ses injonctions, il nous accablait de ses sommations, diluées dans le brouhaha. »
(Sylvain Tesson, « Sur les chemins noirs »)

7. Le « chahut » (familier)

Le chahut est un terme familier, forme déverbale issue du verbe chahuter, signifiant « faire du bruit ». 

Le saviez-vous ?

À l’origine, le chahut était une danse populaire dans les années 1850 : désordonnée et ponctuée de cris, cette danse a donné son nom au désordre ambiant que l’on connaît aujourd’hui.

Les élèves ont fait du chahut pendant toute l’heure du cours de mathématiques.
Les étudiants ont manifesté, bloqué l’université et fait du chahut.

8. Le « raffut » (familier)

Comme le mot chahut, le raffut est la forme déverbale de l’ancien verbe français « raffuter », « faire du bruit, du tapage » et qui, au XVIIIᵉ siècle, signifiait « rosser ». Une origine cependant incertaine !

Qu’est-ce que c’est que tout ce raffut ?
Il a fait du raffut toute la nuit, je n’ai pas pu dormir.

9. Le « tintamarre » (familier)

Le tintamarre vient du verbe tinter, signifiant « sonner », « faire sonner une cloche » et vient caractériser un « bruit assourdissant, désagréable à l’oreille » en raison des sons discordants qui le composent. 

Les instruments étaient désaccordés, produisant un affreux tintamarre.
L’effervescence était à son comble : c’était un gros tintamarre qui résonnait cet après-midi dans les rues d’Angoulême.
Remarque :

Par dérivation, on retrouve également le verbe tintamarrer et l’adjectif tintamarresque, cependant très rares dans la langue française.

  • Les cortèges tintamarresques défilaient dans les rues.
  • Les cloches tintamarraient sans interruption, provoquant un véritable chaos.

10. Le « boucan » (familier)

Une origine pour le moins étonnante puisque le boucan est issu de l’ancien verbe français « boucaner », soit « imiter le cri du bouc » ! On comprendra donc aisément que « boucaner », par extension, signifie « faire un bruit particulièrement désagréable », le bouc étant par ailleurs le symbole de la débauche. 

Une autre source évoque l’apparition du mot boucan par l’intermédiaire des peuples d’Amérique et des Caraïbes. Ces derniers utilisaient autrefois un « bokam » (dans la langue tupie, un « bokaém »), sorte de « gril horizontal monté sur piquets pour fumer la viande et les poissons ». La technique fut reprise par les Français des Antilles, notamment à Saint-Domingue : le terme fut ainsi francisé en boucan. Réputés pour leurs festins bruyants, les « boucaniers » et le terme boucan sont associés au vacarme. 

Les habitants protestent contre le boucan du trafic routier à proximité de leurs maisons.
Le boucan empêche les riverains de dormir.
nuage de mots sur le ramdam
Il existe un certain nombre de mots en français pour désigner le bruit.

11. Le « charivari » (familier)

L’origine du terme charivari est assez discutée et incertaine : elle pourrait provenir du latin « caribaria » ou du grec « karêbaria », évoquant un « mal de tête ». À l’origine, il désigne un « rite semblable au carnaval », composé d’un cortège de musiciens bruyants.  

Comme les autres termes synonymes vus précédemment, le charivari désigne à présent un « vacarme assourdissant ». Et peut-être l’origine de notre mal de crâne !

C’était un joyeux charivari !
Un véritable charivari secoue le pays depuis quelques semaines.
« Je les ai vus […] à tous les moments de leur vie depuis leur mariage qu’ils allèrent faire je ne sais où, pour éviter le charivari que la populace de V… […] se promettait de leur donner. »
(Barbey d’Aurevilly, « Les Diaboliques »)

12. Le « barouf » (familier)

Barouf est issu de l’italien « baruffa », signifiant « bagarre, querelle confuse », lui-même emprunté au haut allemand « bihruofjan » (« crier tous ensemble »). On lui trouve également un équivalent en marseillais avec « baruffo ».

Faire du barouf, c’est donc « faire du vacarme », comme toutes les disputes qui lui sont parfois associées.

Il a fait un barouf du diable ! 
Alertés par le barouf, les policiers sont venus rétablir l’ordre.

13. Le « bordel » (vulgaire)

Le nom commun bordel nous vient de l’ancien français « borde » et du diminutif francique « borda », désignant une « cabane », mais aussi une « maison close » dans laquelle les femmes de petites vertus (les « bordelières ») exerçaient leurs activités, à l’écart de la ville.

Dans les années 40, le terme prend la signification de « lieu de désordre », puis, par extension, faire du bordel devient synonyme de « faire du vacarme » ou désigne, par métonymie, un « amas de choses en désordre ».

Soit, pour rester dans les termes familiers, le « boxon » !

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ! Je n’arrive pas à dormir à cause de votre bazar ! 
Ils ont fait du bordel jusque tard dans la nuit.
Le saviez-vous ?

Le terme peut aussi être employé sous forme de juron, à l’exclamative. Il est alors synonyme de bon sang.

  • Dépêche-toi, bordel !
  • Mais bordel, qu’est-ce que tu fais ? Je t’attends depuis dix minutes !


LanguageTool : bien plus qu’un simple correcteur de grammaire et d’orthographe.

Devenez l’écrivain de demain et brillez grâce à une écriture claire et un style impeccable !

Je découvre
Disponible sur tous vos navigateurs et services favoris
Dites-nous tout !

Une question ? Une erreur ? De belles idées ? Nous sommes là pour vous : n’hésitez pas à nous envoyer vos remarques et suggestions !